RDC/SURENCHÈRE POLITICIENNE AUTOUR DE L’INSÉCURITÉ A LUBUMBASHI

Le déplacement du Président Tshisekedi à Lubumbashi a déclenché une course poursuite politique mettant en scène surtout Moïse Katumbi qui tenterait de se rappeler à l’opinion pour relancer le dossier de son retour au pays, estiment certains observateurs qui avancent que l’évocation, par « Ensemble », de Gédéon Kyungu dans l’insécurité qui paralyse la capitale cuprifère n’aurait pour but que d’entretenir ces enchères politiques.

Le Président de la République est arrivé ce vendredi 12 avril 2019 à Lubumbashi, première ville qu’il visite depuis son investiture à la magistrature suprême. Félix Tshisekedi est arrivé dans la capitale cuprifère en proie à une insécurité croissante depuis le quatrième trimestre de l’année 2018. Des hommes armés non identifiés, certains parfois en tenues de l’armée et de la police nationales, sévissent à toutes les heures pour tuer, extorquer ou piller de paisibles citoyens. Les malfrats vont jusqu’à prévenir, par lettre recommandée, leurs victimes de la visite qu’elles vont recevoir avec précision de date.

La terreur qui a fini de s’installer contraint certains habitants à déménager vers d’autres quartiers jugés plus sûrs ou, carrément, s’installer en hauteur dans des appartements. D’autres, sans moyens pour se déplacer, s’organisent en groupes pour veiller la nuit en faisant du bruit. Des structures d’autodéfense civile voient le jour et, dans certains quartiers, les malfrats arrêtés sont tués ou brûlés vifs.

La situation a pris une telle ampleur que cette ville hautement commerçante voit ses activités se paralyser. Pour y faire donc face, Félix Tshisekedi a décidé d’y faire personnellement le déplacement. Son programme prévoit, entre autres, une réunion du conseil supérieur de la défense. Mais avant ce déplacement, le Chef de l’Etat avait dépêché à Lubumbashi le Général John Numbi, Inspecteur général des FARDC, pour des « solutions appropriées ».

Cependant, la situation sécuritaire qui prévaut à Lubumbashi fait l’obvjet d’une surenchère politicienne de nature à compliquer aussi bien la compréhension de la question que l’identification des solutions appropriées. C’est, en effet, depuis l’annonce du déplacement du Président de la République qu’est apparue cette surenchère avec une déclaration du regroupement politique « Ensemble » de Moïse Katumbi.

Ce regroupement katumbiste accuse l’ancien régime kabiliste comme auteur de cette insécurité qui, selon « Ensemble », vise à empêcher le retour de Moïse Katumbi. « Ensemble » va jusqu’à avancer que cet ancien régime aurait remis en service la milice de Gédéon Kyungu pour entretenir cette terreur.

Réagissant à ces accusations, le porte-parole de l’ancien chef milicien Gédéon Kyungu les a rejetées, rappelant que Gédéon Kyungu avait volontairement déposé les armes depuis octobre 2016 et se trouve actuellement en résidence surveillée à Lubumbashi.

Dans les salons capitonnés de Lubumbashi, l’évocation du nom de Gédéon Kyungu dans ce conteste laisse croire en une sorte d’enchères que des acteurs politiques cherchent à monter pour engranger des dividendes politiques. L’on va jusqu’à affirmer que les lieutenants de Moïse Katumbi ont pris prétexte sur le déplacement de Félix Tshisekedi à Lubumbashi et usent de ce stratagème pour ramener à l’actualité la situation de leur leader afin de relancer son retour au pays.

Jonas Eugène Kota

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